Les débuts jusqu’en 1943
Au début du service actif le niveau d’instruction de l’infanterie était insuffisant.
Le seul officier qui enseignait le combat rapproché à ses soldats était le cdt de cp fus II/80, le cap Matthias Brunner.
C’était donc lui qui présentât l’instruction de combat rapproché le 18 avril 1940 à la presse Suisse et étrangère à l’occasion d’une visite de l’école de tir de Walenstadt.
La prochaine pierre fût la mission que donna le cdt de la division 7, le div Hans Frick, au cap Brunner : former et instruire une unité spéciale ayant pour nom “compagnie de pionniers d’infanterie”.
Le cap Brunner avait défini la base de cette instruction dans un livre “le combat rapproché”.
Le 15 juillet 1942, lors d’une démonstration à la Schwägalp pour le Général Guisan ainsi que pour les attachés militaires, les premiers volontaires de la compagnie de pionniers d’infanterie de Matthias Brunner étaient présentés.
Le succès et l’effet disuasif de cette démonstration, mais surtout le fait que la conduite du combat moderne nécessitait des équipes de choc particulièrement entrainées, a conduit le Général Guisan a décider de mettre sur pied une telle compagnie dans chaque régiment d’infanterie jusqu’en fin 1943.
C’était l’heure de naissance des grenadiers.
A la fin mars 1943, on procéda au changement de dénomination de “pionnier” à “grenadier”.
Ce qui n’était pas resté sans critique, l’Allemagne nazie ayant également des unités avec le même nom.
Le Général Guisan justifiait cette nouvelle dénomination par la longue tradition de cette troupe dans l’histoire militaire Suisse : il existait dans le temps beaucoup de milices cantonales avec des “compagnies grenadiers”.
L’institutionalisation des compagnies grenadiers commençât par des cours cadres de deux semaines pour les officiers, respectivement d’une pour les sous-officiers, suivi par des cours d’adaptation de six semaines pour les nouvelles unités.
Ces cours eurent lieu durant l’année 1943 sous la direction des régiments et sans instructeurs.
Pour avoir une instruction systématiquement et qualitativement uniforme, il fût créé, et cela encore en 1943, l’école de grenadiers de Losone, dont la première école de recrues fût inspectée, comme en son temps à la Schwägalp par le Général Guisan.
Isone
En 1954, le commandant de l’école de l’époque, Matthias Brunner, se trouva confronté au problème de l’emplacement de la caserne.
Placée au coeur d’une région touristique, telle que Locarno, Ascona et Losone, l’utilisation d’armes à feux et d’explosifs posa quelques problèmes.
C’est pourquoi, il fut décidé d’organiser des dislocations de tir dans le Val di Serdena; c’est ainsi que l’idée d’une nouvelle caserne à Isone naquît.
En 1968, le Conseil fédéral accorda un crédit de construction de plus de 30 millions de francs en vue de l’établissement d’une nouvelle place d’armes à Isone.
Il fallut tout d’abord, construire une route d’accès; puis effectuer des corrections aux rivières et même créer des reservoires d’eau.
Au fil des ans, l’instruction des grenadiers s’est nettement améliorée.
La “guerilla” par exemple, instruite en 1943 déjà, fut reprise et adaptée en 1971 sous l’appelation de “guerre de chasse”, forme de combat, composée de plusieurs groupes indépendants, qui s’infiltrent dans le terrain ennemi afin d’y exécuter une mission.
En raison du bruit qu’occasionnaient les grenadiers, la nouvelle place d’arme d’Isone était devenue indispensable.
Les nouveaux bâtiments de la caserne furent conçus pour un effectif de 480 recrues, 110 sous-officiers et 10 officiers.
Pour la première fois en Suisse, une caserne fut établie selon des normes standardisées.
En 1973, la nouvelle place accueillit sa première école de sous-officiers (ESO 14/73).
Déplacer les grenadiers de Losone à Isone a facilité les conditions de travail et amélioré le niveau de l’instruction.
Semper Fidelis ( toujours fidèle )